À l’occasion du vingtième anniversaire de la Libération de la France, le 19 décembre 1964, André Malraux, alors ministre des Affaires culturelles, décide d’organiser le transfert au Panthéon des cendres de Jean Moulin. La Nation rend ainsi hommage à ce résistant de la première heure, mort sous la torture sans avoir parlé, symbole de la France libre.
En ce 19 décembre 1964, place du Panthéon, un vent glacial agite les drapeaux et les voiles tricolores du cénotaphe (tombeau élevé à la mémoire d’un mort).
Dans la tribune officielle a pris place le général de Gaulle, accompagné des plus hautes autorités de l’État. André Malraux s’installe derrière son pupitre, et prononce l’oraison funèbre du héros de la Résistance. « Monsieur le président de la République […] Sans cette cérémonie, combien d’enfants de France sauraient son nom ? », commence-t-il.
Pendant plus de vingt minutes, André Malraux psalmodie à la manière des grands orateurs tragiques un discours qui restera gravé dans les mémoires comme son plus beau discours.
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