Recueilli par Hillary OWEN et présenté par Michel FOURNIER
Marcel Bernard fut, à partir de 1910, l’ami de Jean Moulin. De surcroît, c’est lui qui réalisa à l’automne 1939 la photographie célèbre – qui a fait le tour du monde – dont il n’a jamais été officiellement reconnu l’auteur et pour laquelle il n’a jamais perçu de droits.
Pour mieux connaître Marcel Bernard, nous disposons d’un document inédit, un entretien qu’il a accordé en 1983 à une jeune Anglaise, Miss Hillary Owen, aujourd’hui Doctor Hillary Owen, Senior lecturer in portuguese à l’université de Manchester.
Cet entretien a été enregistré sur magnétophone. Dans quelles circonstances ? De décembre 1982 à mai 1983, les services culturels de la ville de Béziers (bibliothèque, Musée des beaux-arts, Musée du Biterrois, Archives communales, service éducatif des archives) avaient réalisé et présenté une exposition consacrée à Jean Moulin pour marquer le quarantième anniversaire de sa mort. Miss Hillary Owen, alors lectrice d’anglais au lycée Henri IV de Béziers, s’intéressait à la vie et au destin de Jean Moulin et souhaitait en faire le sujet d’un mémoire devant l’université de Nottingham. Elle utilisa certains éléments de l’exposition et interrogea quelques personnes qui avaient connu Jean Moulin, en particulier Marcel Bernard. L’enregistrement qu’elle réalisa alors, transcrit, est publié aujourd’hui avec son aimable autorisation dont nous lui savons gré.
C’est un témoignage précieux sur les relations entre les deux hommes pendant trente ans, sur la jeunesse de Jean Moulin et, de façon plus inattendue, sur la personnalité intéressante de Marcel Bernard. S’il permet de bien préciser l’histoire de la photographie, il ne donne pas d’éclaircissement sur la propriété du cliché réalisé en octobre 1939 au Peyrou de Montpellier.
De la lecture de cet enregistrement, se dégage l’impression que Marcel Bernard a parlé spontanément, librement, à ouvert, séduit peut-être par la curiosité et l’intérêt que manifestait Miss Owen. Son témoignage ne paraît pas altéré par le destin tragique de son ami ni par sa gloire posthume et rejoint les entretiens accordés à certains journalistes et les souvenirs de certains de ceux qui l’ont connu et fréquente.
Revue 1999 – 2001 Études Héraultaises-Témoignage de Marcel Bernard
Source : www.etudesheraultaises.fr