Maison du docteur Dugoujon, place Castellane, à Caluire, est le lieu fixé pour la réunion du 21 juin 1943.
Jean Moulin écrit une lettre au général de Gaulle pour l’informer de l’arrestation du général Delestraint : « Mon général. Notre guerre, à nous aussi, est rude. J’ai le triste devoir de vous annoncer l’arrestation par la Gestapo, à Paris, de notre cher Vidal… Il s’est trop exposé, il a trop payé de sa personne. ».
Après quoi, Jean Moulin décide d’organiser une réunion des responsables militaires de la zone sud afin de couper court aux manœuvres de Combat pour s’assurer le contrôle de l’Armée secrète.
Ce n’est que le samedi 19 juin que Jean Moulin fixe au lundi 21 juin (soit la veille de la réunion d’état-major du comité directeur des MUR) la réunion des responsables militaires.
André Lassagne, membre du mouvement Libération, est chargé de trouver un lieu sûr pour cette réunion.
Le dimanche 20 juin, il se rend chez un ami, le docteur Dugoujon, en qui il a toute confiance. Ce dernier accepte de prêter sa maison et la couverture de son cabinet médical pour la réunion du lendemain. Dugoujon ne pose pas de questions : « Moins tu m’en diras, mieux ce sera ».
Docteur en médecine, âgé de 30 ans, Frédéric Dugoujon est installé dans cette maison depuis 1938. Situé dans la proche banlieue lyonnaise, le lieu présente un certain nombre d’avantages : n’ayant jamais servi pour une réunion clandestine, il ne pouvait attirer les soupçons ; il n’y avait pas de constructions aux alentours et l’on pouvait y accéder facilement par le tramway n° 33 en provenance de la Croix-Rousse.
La réunion est fixée à 14 heures, huit personnes doivent y prendre part :
– André Lassagne et Raymond Aubrac pressentis par Jean Moulin pour être inspecteurs de l’Armée secrète, respectivement en zone sud et en zone nord
– Bruno Larat, chef de la centrale des opérations aériennes
– Le colonel Schwartzfeld, choisi par Jean Moulin pour assurer l’intérim à la tête de l’Armée secrète
– Le colonel Lacaze, chef du 4e bureau de l’Armée secrète
– Henri Aubry, chef d’état-major du général Delestraint
– Claude Serreules, adjoint aux questions militaires de Jean Moulin et nouvellement arrivé de Londres
– Jean Moulin